Wohin ?
Ich hört' ein Bächlein rauschen
Wohl aus dem Felsenquell,
Hinab zum Tale rauschen
So frisch und wunderhell.
Ich weiß nicht, wie mir wurde,
Nicht, wer den Rat mir gab,
Ich mußte auch hinunter
Mit meinem Wanderstab.
Hinunter und immer weiter
Und immer dem Bache nach,
Und immer frischer rauschte
Und immer heller der Bach.
Ist das denn meine Straße ?
O Bächlein, sprich , wohin ?
Du hast mit deinem Rauschen
Mir ganz berauscht den Sinn.
Was sag ich denn vom Rauschen ?
Das kann kein Rauschen sein :
Es singen wohl die Nixen,
Tief unten ihren Reihn.
Laß singen, Gesell, laß rauschen
Und wandre fröhlich nach !
Es gehn ja Mühlenräder
In jedem klaren Bach.
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Whither ?
I heard a brooklet rushing
Out of its rocky spring,
Rushing down to the valley,
So clear and sparkling.
I know not what happened to me,
Nor who gave me such advice,
But, I too, had to follow
With my walking-staff.
Downward and ever onward,
And ever following the brook
And ever fresher and brighter
The brook went on rippling.
Is that, then, my road ?
O brook, tell me, whither ?
With your rippling you have
Quite bemused my mind.
Rippling do I say ?
That is surely no rippling :
It must be the water-sprites singing,
And dancing deep down below.
Let them sing, Friend, let them murmur
And wander gaily on !
There are mill-wheels turning
In every crystal-clear brook.
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Wohin ?
J'ai entendu bruire un ruisselet
Jaillissant de sa source rocheuse
Et qui descend vers la vallée,
Si frais, si cristallin.
Je ne sais pas quel désir m'a pris,
Ni qui m'a soufflé ce conseil,
Mais, moi aussi, j'ai dû suivre aussitôt
Avec mon bâton de voyageur.
Toujours plus avant, toujours plus bas,
En longeant toujours le ruisseau.
Et toujours plus frais, toujours plus clair,
Le ruisseau descendait.
Est-ce bien là mon chemin ?
O ruisseau, petit ruisseau, dis-le moi.
Ton fredon m'a confondu l'esprit
Mais pourquoi dire : "fredon"?
Ce n'est sûrement pas un fredon.
Ce sont sûrement les ondines
Qui chantent et mènent leur ronde
Au plus profond de l'onde.
Laisse-les chanter, Ami, laisse-les murmurer
Et poursuis ta route gaiement.
Il y a des roues de moulin qui tournent
Sur tous les ruisseaux cristallins. |