Aurore
Gabriel Fauré / Armand Silvestre Op.39 n°1
Des jardins de la nuit s'envolent les étoiles
Abeilles d'or qu'attire un invisible miel
Et l'aube, au loin, tendant la candeur de ses toiles,
Trame de fils d'argent le manteau bleu du ciel.
Du jardin de mon cœur qu'un rêve lent enivre,
S'envolent mes désirs sur les pas du matin,
Comme un essaim léger qu'à l'horizon de cuivre,
Appelle un chant plaintif, éternel et lointain.
Ils volent à tes pied, astres chassés des nues,
Exilés du ciel d'or où fleurit ta beauté
Et, cherchant jusqu'à toi des routes inconnues,
Mêlent au jour naissant leur mourante clarté.